Les fantasmes de l'homme augmenté et de la fusion homme-machine, vus par Nathanaël Jarrassé
Avec l'homme augmenté, on parle beaucoup de la fusion "homme machine" qui permettrait de restaurer (dans les prothèses) ou d'augmenter les capacités du corps humain. Certains parlent de révolution, de l'arrivée imminente du cyborg, d'autres se font simplement le canal d'un message assez optimiste sur ces interfaces, par exemple cet article du Point : https://www.lepoint.fr/high-tech-internet/les-exploits-de-l-homme-bionique-12-04-2012-1452106_47.php qui conclut sur les paroles de Hugh Herr, amputé et directeur d'un Labo du MIT, qui prédit que même les valides souhaiteront se faire amputer, comme ceux qui le sont déjà qui plébiscitent ces prothèses modernisables et remplaçables en voulant même étendre plus haut leur amputations !
Nathanël Jarrassé (site 13 minutes)
Un chercheur en Robotique, Nathanaël Jarrassé (voir image, son site : http://www.n-jarrasse.fr/) , spécialiste des prothèses explique que cette idée très médiatisée de la fusion homme-machine est bien en deçà de la réalité. Il l'explique dans un article qu'il a écrit sur le sujet : "Le mythe de l'humain augmenté" https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-mythe-de-lhumain-augmente sur le site "Le Journal du CNRS", mais aussi dans une vidéo au format "treize minutes" : https://vimeo.com/339127830 dont voici un résumé.
Retours sur l’intervention de Luc FERRY au colloque « Transhumanisme et Libre arbitre" (Ecole Militaire 17 juin 2019)
Voici le résumé et nos réflexions sur l’une intervention de Luc Ferry (Ancien ministre de l’éducation, écrivain et philosophe), au colloque « Transhumanisme et Libre arbitre » qui s’est tenu le 17 juin 2019 à l’Ecole Militaire.
Une augmentation réduite à la longévité ?
Luc Ferry souligne que l’augmentation de l’homme n’a rien à voir avec le sur-homme des nazis ou de Nietzsche, en effet, pour lui elle consiste surtout à augmenter sa longévité. Voici une assertion qui n’engage que lui a remarqué par Patrice Franceschi qui conclura le débat : le risque du transhumanisme est ainsi minoré car il ne concernerait que deux choses : cette augmentation que tout le monde accepte (vivre plus vieux, en bonne santé) et l’avènement d’une post-humanité (qui n’est pour lui qu’une illusion, nous en reparlerons). Or le Transhumanisme comporte un certain nombre d’autres composantes : augmentation des capacités, de la performance (soldat du futur, interconnexion avec les réseaux – sur lequel travaille Elon Musk avec sa société Neuralink), augmentation du bien être (à quel prix humain ?), de l’accès à la connaissance (à quel prix sur notre liberté ?)…
L’homme défié par le transhumanisme
La question du bien commun se pose aussi dans un champ de plus en plus présent dans l’actualité : le Transhumanisme. Il s’agit d’un courant de pensée né dans les années 1960 dans la Silicon Valley et qui envisage « la possibilité d'élargir le potentiel humain en surmontant le vieillissement, les lacunes cognitives, la souffrance involontaire », il promeut « la liberté morphologique, le droit de modifier et d'améliorer son corps, sa cognition et ses émotions.
Cette liberté inclut le droit d'utiliser ou de ne pas utiliser des techniques et technologies pour prolonger la vie, la préservation de soi-même grâce à la cryogénisation, le téléchargement et d'autres moyens, et de pouvoir choisir de futurs modifications et améliorations »[1]. Que sont ces « modifications et améliorations » attendues pour l’homme ? Quels impacts sur la nature humaine ? Quel lien avec le bien commun ? Quelques éléments de réponse ci-dessous.